Un traitement innovant pour réduire les « polluants éternels » dans le sang

Un médicament utilisé pour lutter contre le cholestérol pourrait marquer un tournant dans la réduction des niveaux de substances chimiques persistantes, connues sous le nom de PFAS, dans le sang. Cette avancée a été démontrée par une étude clinique au Danemark, menée sous la direction de Morten Lindhardt, médecin à l’hôpital d’Holbaek.

En trois mois seulement, ce traitement a réussi à diminuer la concentration de ces polluants dans le plasma sanguin de 63%, selon les résultats publiés dans Environment International. Cette réduction significative s’explique par une élimination des polluants 20 fois plus rapide que le processus naturel.

Les PFAS, ou substances per- et polyfluoroalkylées, sont réputées pour leur persistance dans l’environnement et l’organisme, où elles s’accumulent et peuvent avoir des conséquences néfastes sur la santé. L’exposition à ces composés a été liée à une multitude de problèmes de santé, allant de l’affaiblissement de la réponse immunitaire à diverses pathologies graves comme le cancer et l’obésité.

Lindhardt met en garde contre une utilisation continue du médicament, cholestyramine, en raison des potentiels effets secondaires tels que des éruptions cutanées ou des douleurs abdominales. Cependant, pour ceux qui ressentent un « sentiment d’être empoisonné » par une forte présence de PFAS, le traitement offre une lueur d’espoir.

La recherche a porté sur une communauté danoise à Korsør, où des niveaux anormalement élevés de PFOS, un type de PFAS, ont été détectés chez les habitants. Bien que l’étude concerne une petite cohorte de 45 personnes, les résultats prometteurs suggèrent un potentiel particulièrement pour les femmes en âge de procréer, afin de prévenir la transmission de ces polluants à la prochaine génération.

Toutefois, Lindhardt appelle à la prudence, soulignant que les impacts du médicament sur d’autres conditions de santé, telles que les maladies rénales ou les déficits immunitaires, restent à explorer. Cette découverte ouvre néanmoins une voie prometteuse pour la décontamination des PFAS dans le sang, offrant un espoir de réduire leur présence nocive dans le corps.