Cancer : qu’est-ce que la Radiothérapie Interne Vectorisée (RIV), un espoir pour des milliers de malades ?

Un traitement innovant en Belgique

La Belgique se distingue dans le domaine de la recherche sur le cancer avec la Radiothérapie Interne Vectorisée (RIV), connue sous le nom de Radioligand Therapy (RLT) en anglais. Pour conserver cette position de leader, un grand plan d’action impliquant hôpitaux, industries pharmaceutiques, institutions fédérales et organismes de santé a été lancé cette semaine. La RIV représente une avancée prometteuse pour les 70 000 personnes diagnostiquées avec un cancer chaque année.

Une irradiation ciblée de l’intérieur

Actuellement, cette thérapie est principalement utilisée pour les patients atteints de cancer de la prostate avec métastases. « La RLT consiste à administrer des médicaments radioactifs », explique Christophe Deroose, professeur et docteur en médecine nucléaire à l’UZ Leuven. « Ces radiopharmaceutiques ciblent spécifiquement certaines molécules des cellules tumorales, permettant ainsi à la radioactivité de détruire les tumeurs. »

Ce traitement est particulièrement efficace pour les patients dont le cancer s’est propagé. Les médicaments délivrent des doses élevées de radiation de manière très précise, à l’échelle millimétrique, ciblant uniquement les cellules cancéreuses. « Injecté dans le sang, le médicament se diffuse dans tout le corps, irradiant ainsi les métastases présentes », ajoute le professeur Deroose.

Un traitement moins contraignant

Le radiopharmaceutique utilisé n’affecte pas les cellules saines, offrant un avantage significatif. Erik Briers, patient et vice-président de Europe Uomo, une organisation de patients atteints du cancer de la prostate, témoigne : « Nous sommes en dehors des traitements conventionnels. Après avoir subi une chimiothérapie, le cancer continue souvent de progresser. Actuellement, ce traitement est destiné aux patients en phase terminale. »

Les bénéfices de cette approche sont doubles. « D’une part, elle permet d’allonger l’espérance de vie dans de bonnes conditions et avec peu d’effets secondaires. D’autre part, cette méthode pourrait être appliquée à d’autres types de cancers », se réjouit Erik Briers.

Une collaboration renforcée

Le Centre d’étude de l’énergie nucléaire participe également à ce plan d’action pour la RIV. Sarah Baatout, professeure et directrice adjointe de l’Institut des applications médicales nucléaires à Mol, explique : « Nous intervenons dans la recherche, le développement et la production, notamment grâce au réacteur BR2. » Actuellement, plus de 200 essais cliniques à travers le monde démontrent le potentiel prometteur de cette thérapie pour divers types de cancers.

La mobilisation de ressources financières et la collaboration de divers acteurs, des firmes pharmaceutiques à l’INAMI, en passant par le ministère de la Santé et l’Agence fédérale de contrôle nucléaire, sont essentielles. « L’objectif du plan d’action belge est de rendre ce traitement accessible à tous les patients, et pas seulement à ceux qui en ont les moyens ou aux hôpitaux disposant des capacités nécessaires », précise Sarah Baatout.

En conclusion, la Radiothérapie Interne Vectorisée représente une avancée majeure dans le traitement du cancer, avec un potentiel significatif pour améliorer la qualité de vie des patients et étendre son application à d’autres formes de cancer.