Cancer du sein : Les femmes afro-descendantes sont-elles plus à risque ?

Juliette Berguet a été diagnostiquée d’un cancer du sein à 41 ans. Aujourd’hui, cinq ans plus tard, elle est en phase de reconstruction. Elle a constaté que statistiquement, les femmes afro-descendantes ont un risque plus élevé de décès lié à ce cancer. Juliette attribue ce constat à un manque d’information et de soutien, ce qui entraîne souvent des diagnostics tardifs. En tant que bénévole à l’hôpital Jules Bordet, spécialisé dans le traitement du cancer, elle a fondé l’asbl Baob Brussels pour soutenir les patients, en particulier les jeunes, les minorités et les entrepreneurs. Son association vise à sensibiliser et à briser les tabous liés à la maladie.

Une oncologue de Jules Bordet confirme cette réalité : les femmes afro-descendantes ont effectivement un risque plus élevé de mortalité liée au cancer du sein. Plusieurs facteurs pourraient expliquer cette situation : des problèmes d’accès aux soins hospitaliers et au dépistage, ainsi que la tendance à avoir des enfants plus tôt pourraient jouer un rôle.

Aux États-Unis, des recherches ont mis en évidence des différences au niveau de l’ADN entre les femmes noires et blanches. Ces études montrent que les femmes noires sont plus souvent touchées par le type de cancer du sein le plus agressif, le ‘ER+’, et ont 42% de probabilité en plus de mourir de ce cancer que les femmes blanches.

Une étude internationale réalisée entre 2011 et 2020 confirme cette tendance. Toutefois, il est important de noter que le système de santé aux États-Unis est moins égalitaire qu’en Belgique. Dans cette étude, les chercheurs ont analysé les données de 415 277 femmes, en tenant compte de leur origine ethnique et de leur âge. Pour les femmes d’une quarantaine d’années, le taux de mortalité est de 27 pour 100 000 chez les femmes noires, contre 15 pour 100 000 chez les femmes blanches.

En Belgique, il n’existe pas d’étude corroborant ces résultats, car les femmes afro-descendantes y sont souvent sous-représentées. Ce manque de données entraîne une carence en recherches pertinentes sur le sujet, soulignent deux oncologues de Jules Bordet.

D’après la revue scientifique JAMA Network Open, pour réduire le taux de mortalité dans ce groupe plus vulnérable, les femmes noires devraient commencer le dépistage plus tôt, vers 42 ans, contre 50 ans pour les femmes blanches.

Source : RTBF

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