Augmentation des récidives du cancer de la peau : un appel à la vigilance

Risque accru de récidive

Toute personne ayant déjà souffert d’un cancer de la peau court un risque plus élevé de récidive. Dans le cadre de sa campagne annuelle de sensibilisation, Euromelanoma insiste sur l’importance d’un suivi physique et psychologique adéquat pour les patients.

Prévalence croissante du cancer de la peau

De plus en plus de Belges sont touchés par le cancer de la peau. Actuellement, une personne sur six développe cette maladie au cours de sa vie. Ceux qui en ont déjà souffert ont un risque accru de récidive, avec environ 12 % des patients concernés. Les personnes atteintes de mélanome sont dix fois plus susceptibles de développer un nouveau mélanome. Il est donc crucial de continuer à se surveiller et à faire contrôler sa peau régulièrement. Le dermatologue Thomas Maselis rappelle qu’il n’est pas toujours nécessaire de consulter un dermatologue pour chaque petite tache suspecte, mais il est important de ne pas négliger des signes inquiétants.

Causes de l’augmentation des cas

Le nombre croissant de cancers de la peau en Belgique peut être attribué à trois facteurs principaux : l’augmentation de l’espérance de vie, l’exposition accrue aux rayons UV (bancs solaires, voyages) et l’usage d’immunosuppresseurs. De plus en plus de personnes prennent des médicaments qui affaiblissent leur système immunitaire, augmentant ainsi leur risque de développer un cancer de la peau.

Importance de la vigilance

Le Prof. Véronique del Marmol, présidente d’Euromelanoma Europe, souligne l’importance de connaître sa propre peau et de surveiller les signes de changement. « Protégez-vous des dommages causés par le soleil, faites vérifier votre peau régulièrement et respectez vos rendez-vous de suivi, » insiste-t-elle.

Collaboration inédite en Belgique

Pour la première fois, Euromelanoma collabore avec des associations professionnelles dont les membres sont souvent en contact avec la peau. Kinésithérapeutes, infirmières à domicile, sages-femmes, esthéticiennes, coiffeurs, podologues, tatoueurs et masseurs sont désormais impliqués dans la sensibilisation à la protection solaire. Thomas Maselis précise que ces professionnels ne posent pas de diagnostic mais peuvent identifier des taches suspectes et orienter les patients vers un médecin.

Soutien psychologique essentiel

Outre la prévention classique, Euromelanoma 2024 appelle à un meilleur soutien physique et psychologique pour les patients après le diagnostic. Les patients atteints de mélanome souffrent souvent de dépression et d’anxiété, y compris après le traitement. Thomas Maselis insiste sur l’importance de la vigilance et de mener une vie saine, tout en rappelant la disponibilité du soutien psychologique pour les patients.

Sensibilisation et prévention à long terme

Euromelanoma continue de se concentrer sur la sensibilisation, bien que les effets de la prévention primaire mettent du temps à se faire sentir. En Australie, où la sensibilisation est active depuis 15 ans de plus qu’en Europe, une diminution du nombre de cancers de la peau chez les jeunes de 20 à 30 ans est enfin observable.

Droit à l’oubli

Le « droit à l’oubli » permet aux survivants du cancer de ne pas être pénalisés par les assureurs et les institutions financières après un certain temps suivant la fin de leur traitement. La Belgique est pionnière en étendant ce droit à l’assurance pour le revenu garanti depuis 2022, et une réduction progressive des délais pour obtenir ce droit est en cours. La Professeure Françoise Meunier milite pour une législation européenne afin de protéger les survivants de cancer contre la discrimination financière.

Ce droit à l’oubli est crucial pour permettre aux personnes ayant surmonté un cancer de mener une vie normale sans être pénalisées financièrement.