En Belgique, le cancer du poumon a touché 45.340 personnes entre 2018 et 2022, avec des disparités régionales marquées qui soulignent les inégalités sociales en matière de santé.
Des disparités régionales alarmantes
L’analyse des données de la Fondation Registre du cancer révèle des écarts significatifs :
- La Wallonie enregistre un taux d’incidence de 89,8 cas pour 100.000 habitants
- La Flandre affiche un taux de 75,3/100.000
- Bruxelles se situe à 74,2/100.000
Les zones les plus touchées se concentrent autour de Liège (107,3/100.000) et Charleroi (106,3/100.000), deux bassins historiquement industriels.
Des chiffres alarmants
Premier cancer mortel en Belgique avec 5.716 décès en 2021, cette pathologie s’impose comme le deuxième cancer le plus fréquent pour les deux sexes. En 2022, 9.410 nouveaux cas ont été recensés par la Fondation Registre du cancer.
Une géographie des inégalités
La Wallonie affiche un risque de diagnostic 19,4% plus élevé qu’en Flandre, avec une concentration particulière dans les bassins de Charleroi (2.033 cas) et Liège (3.281 cas) entre 2018 et 2022. Cette distribution géographique reflète des réalités socio-économiques préoccupantes.
Le tabagisme : un marqueur social
Le tabac, responsable de 80 à 90% des cas, touche inégalement la population. Selon Sciensano, la Wallonie compte plus de fumeurs (18%) que la Flandre (13%), avec une prévalence marquée dans les milieux défavorisés. Comme le souligne le Pr. Renaud Louis du CHU Liège, la pneumologie devient ainsi une « discipline qui soigne les pauvres ».
Le défi du dépistage précoce
Sans programme de dépistage systématique, 65 à 68% des cas sont détectés à un stade avancé. Le KCE étudie la possibilité d’un dépistage ciblé, mais se heurte à des obstacles pratiques et sociaux, notamment le risque de stigmatisation des fumeurs issus de milieux défavorisés.