Cancers du sein chez les jeunes femmes : caractéristiques, détection et survie

Différences chez les jeunes femmes

Récemment, la soprano belge Jodie Devos est décédée d’un cancer du sein à l’âge de 35 ans, rappelant tragiquement que cette maladie peut frapper à tout âge. Sa disparition met en lumière la réalité du cancer du sein chez les jeunes femmes, souvent perçu comme plus agressif et difficile à détecter. Bien que les traitements comme la chimiothérapie, l’immunothérapie ou la chirurgie aient fait de grands progrès, ils ne garantissent pas toujours la guérison.

Taux de survie et progrès médicaux

Le taux de survie pour le cancer du sein est relativement élevé comparé à d’autres cancers. En Belgique, 80% des patientes survivent sans rechute dix ans après le diagnostic, un taux nettement supérieur à celui des cancers du pancréas, du poumon ou de l’ovaire, où la survie est d’environ 20%. Le professeur Éric Lifrange, chef du service de sénologie au CHU de Liège, souligne les progrès continus dans les traitements, y compris l’hormonothérapie, la chimiothérapie, l’immunothérapie et les techniques chirurgicales.

Taux de survie selon le type de cancer

En Belgique, le taux de survie à cinq ans pour le cancer du sein est de 92%, ce qui signifie que 9 femmes sur 10 survivent. Véronique Le Ray, directrice médicale de la Fondation contre le Cancer, explique que ce taux varie selon le type de cancer du sein. Par exemple, le taux de survie pour le cancer du sein triple négatif est de 70% à cinq ans, car ce type offre moins d’options thérapeutiques, se limitant principalement à la chimiothérapie. Le professeur Lifrange est optimiste quant à l’arrivée de nouvelles molécules thérapeutiques dans les dix prochaines années, ce qui pourrait améliorer les taux de guérison.

Prévalence chez les jeunes

Le cancer du sein triple négatif, qui représente environ 15% des cas, est plus fréquent chez les jeunes femmes. Ces cancers sont souvent associés à des anomalies génétiques, augmentant le risque de développement à un plus jeune âge. Cependant, globalement, le cancer du sein touche moins souvent les jeunes femmes : seulement 5 à 10% des cas concernent les moins de 40 ans. En Belgique, environ 500 nouveaux diagnostics sont posés chaque année chez les femmes de 25 à 35 ans, un chiffre qui reste stable.

Détection difficile chez les jeunes

La détection du cancer du sein est plus complexe chez les jeunes femmes en raison de la densité mammaire. Les seins denses rendent les mammographies moins efficaces, ce qui peut retarder le diagnostic. Une masse peut être présente, mais non détectée lors d’un examen, et se manifester plus tard sous une forme plus avancée.

Dépistage et recommandations

En Belgique, le dépistage systématique concerne les femmes de 50 à 69 ans. Cependant, cette limite d’âge laisse de côté de nombreux cas chez les plus jeunes. Véronique Le Ray indique que des discussions sont en cours pour abaisser l’âge du dépistage systématique. Le professeur Lifrange plaide également pour que la mammographie soit accompagnée d’un examen clinique et d’une échographie si nécessaire. Pour les moins de 40 ans, le dépistage systématique est recommandé principalement pour celles ayant des antécédents familiaux.

Importance de l’autopalpation

L’autopalpation reste une méthode cruciale pour la détection précoce du cancer du sein. Véronique Le Ray recommande aux femmes de s’examiner les seins chaque mois après leurs règles, en palpant chaque partie du sein ainsi que le mamelon. En cas de découverte d’une masse qui grossit ou ne disparaît pas, ou de tout changement visible comme une rétraction, une rougeur de la peau ou un écoulement anormal du mamelon, il est essentiel de consulter un médecin.

En conclusion, bien que le cancer du sein chez les jeunes femmes présente des défis uniques en termes de détection et de traitement, la sensibilisation, la vigilance et les progrès médicaux continuent d’améliorer les perspectives pour les patientes.