Une étude internationale révèle qu’ajouter l’immunothérapie à la chimiothérapie double les chances de guérison pour les patientes atteintes d’un cancer du sein hormono-sensible. Cette avancée médicale majeure pourrait bénéficier à environ 1500 femmes en Belgique, d’après les informations communiquées jeudi par l’hôpital anversois Ziekenhuis aan de Stroom (ZAS).
Une découverte qui transforme l’approche thérapeutique
Les résultats de cette recherche internationale, à laquelle a participé le pathologiste belge Roberto Salgado du ZAS, viennent d’être publiés dans la prestigieuse revue scientifique Nature Medicine. Ils démontrent l’efficacité remarquable de l’association entre immunothérapie et chimiothérapie dans le traitement préopératoire du cancer du sein hormono-sensible.
« Cette découverte va changer notre façon de penser concernant le traitement de ce type de cancer du sein à l’avenir », affirme Roberto Salgado. L’immunothérapie, qui stimule le système immunitaire pour qu’il reconnaisse et attaque les cellules cancéreuses, montre des résultats particulièrement prometteurs lorsqu’elle est combinée avec d’autres traitements conventionnels.
Des taux de guérison qui doublent
L’étude a évalué l’ajout du médicament Nivolumab, une immunothérapie, ou d’un placebo à la chimiothérapie standard dans la phase préopératoire. Les chercheurs ont ensuite mesuré la réponse des patientes au traitement pour déterminer son efficacité.
Les résultats sont frappants:
- Sans immunothérapie: taux de guérison de 14 à 20%
- Avec l’ajout de l’immunothérapie: taux de guérison atteignant 25%
- Avec immunothérapie et présence de cellules immunitaires dans la tumeur: jusqu’à 45% de taux de guérison
L’introduction du Nivolumab dans le protocole thérapeutique a donc doublé le nombre de patientes dont les tumeurs ont complètement disparu après le traitement.
Le rôle crucial des cellules immunitaires
Un élément déterminant dans l’efficacité de ce traitement combiné est la présence de cellules immunitaires, également appelées TIL (lymphocytes infiltrant les tumeurs), dans le tissu mammaire.
« Plus les patientes ont de cellules immunitaires dans leur poitrine, plus le taux de guérison en combinaison avec l’immunothérapie est élevé », précise le ZAS dans son communiqué. Dans les cas où la tumeur contient une très forte concentration de cellules immunitaires, le taux de guérison pourrait même atteindre 70%.
Cette découverte souligne l’importance de la composition du microenvironnement tumoral dans la réponse au traitement et ouvre la voie à des approches plus personnalisées du cancer du sein hormono-sensible.
Une avancée qui pourrait bénéficier à de nombreuses Belges
Selon les estimations du ZAS, environ 1500 femmes en Belgique pourraient potentiellement bénéficier de cette avancée thérapeutique. Cette perspective est particulièrement encourageante pour les patientes atteintes de ce type de cancer du sein, qui représente une proportion significative des diagnostics de cancer mammaire.
Cette étude illustre l’importance de la recherche clinique internationale et le rôle des institutions belges dans l’avancement des traitements contre le cancer. Elle offre également un nouvel espoir pour de nombreuses patientes grâce à l’amélioration substantielle des chances de guérison.