Introduction
L’intelligence artificielle (IA) transforme peu à peu le monde médical. En dermatologie, elle pourrait jouer un rôle majeur dans la détection précoce du cancer de la peau. Un atelier organisé lors des Belgian Dermatology Days 2025 a permis de faire le point sur l’état actuel et les perspectives d’avenir de cette technologie prometteuse. Explications accessibles pour les patients et leurs proches.
Comprendre l’intelligence artificielle en dermatologie
Avant d’entrer dans le vif du sujet, les spécialistes ont rappelé les bases : l’IA, le machine learning (apprentissage automatique) et le deep learning (apprentissage profond) reposent sur des milliers d’images médicales validées pour « entraîner » les algorithmes à repérer les lésions suspectes sur la peau. Mais attention : ces outils ne sont pas infaillibles. Des erreurs peuvent encore survenir à cause de données mal équilibrées, de conditions d’éclairage ou d’autres biais.
Des applications variées pour détecter plus tôt le cancer de la peau
L’IA peut intervenir à plusieurs niveaux :
📱 Pour le grand public : les applications mobiles
Certaines applis permettent de photographier une lésion suspecte et de recevoir une évaluation. Hélas, selon les études menées à l’UZ Gent, la fiabilité de ces outils reste faible. Ils ne doivent jamais remplacer un avis médical.
👩⚕️ Pour les médecins non spécialistes
L’IA peut accompagner les médecins généralistes pour orienter les patients vers des examens spécialisés. Des recherches montrent qu’un non-expert assisté par IA peut atteindre un niveau de diagnostic proche de celui d’un dermatologue.
🧑🔬 Pour les experts et les patients à risque
Des technologies comme Fotofinder ou Vectra 3D permettent de suivre l’évolution des grains de beauté dans le temps, avec un soutien de l’IA pour détecter des changements suspects. Toutefois, certaines études alertent : ces systèmes peuvent entraîner des excisions inutiles si mal interprétés.
Homme + machine : le duo gagnant
L’idée n’est pas de remplacer le dermatologue, mais de l’assister intelligemment. Lors de l’atelier, les intervenants ont insisté sur le concept de collaboration homme-machine. En combinant l’analyse automatisée des images et l’expertise clinique du médecin, on améliore significativement la précision du diagnostic.
Une étude belge récente (DermScan) montre qu’un score de risque généré par l’IA, couplé à une dermatoscopie, permet aux dermatologues d’être plus efficaces, notamment pour les cas de mélanomes et de naevus atypiques.
Ce qu’il faut retenir
L’intelligence artificielle peut réellement renforcer les capacités des professionnels de santé pour détecter les cancers de la peau plus tôt, et plus précisément. Mais elle doit rester un outil, pas un substitut. Le cadre légal, la validation clinique et la responsabilité humaine restent essentiels.