Pourquoi les patients atteints de cancer sont-ils plus à risque cardiovasculaire ?

Les affections cardiovasculaires associées au cancer et à certains de ses traitements restent mal connues du grand public. Cependant, ces liens sont essentiels à comprendre pour améliorer la prise en charge des patients.

Le rôle du cardio-oncologue

Un cardio-oncologue intervient à trois étapes clés : avant, pendant et après le traitement du cancer. Dès le diagnostic, si un oncologue identifie un risque cardiovasculaire élevé chez un patient, il peut solliciter l’avis d’un cardio-oncologue pour évaluer les risques liés aux traitements anticancéreux.

Cancer et maladies cardiovasculaires : une relation complexe

Le cancer et les maladies cardiovasculaires sont les deux principales causes de mortalité en Belgique, partageant des facteurs de risque communs tels que le tabagisme, la sédentarité, l’obésité et la consommation d’alcool. Il a été observé que les maladies cardiovasculaires sont souvent plus graves chez les patients atteints de cancer. Pendant le traitement anticancéreux, le cardio-oncologue suit les patients à risque selon des recommandations spécifiques à chaque thérapie.

Prévention et suivi

« Le cardio-oncologue peut prescrire des traitements préventifs pour éviter la cardiotoxicité, comme l’insuffisance cardiaque, » explique le Dr Hussein Tourmous, cardiologue à la Clinique Saint-Luc Bouge. Le principal objectif est de permettre à l’oncologue de poursuivre le traitement du cancer en toute sécurité. Si le risque cardiovasculaire est trop élevé, des ajustements du traitement peuvent être nécessaires. Après la fin du traitement du cancer, il est souvent recommandé de réaliser un bilan cardiaque trois mois après, puis régulièrement en fonction des risques et des traitements reçus.

Le rôle des généralistes

Les généralistes jouent un rôle crucial dans le suivi des patients guéris de cancer. Ils optimisent la gestion des facteurs de risque cardiovasculaire (hypertension, diabète, surpoids, insuffisance rénale, tabagisme) et surveillent régulièrement les paramètres de santé des patients pour prévenir les complications tardives.

« Les complications cardiovasculaires liées aux traitements anticancéreux peuvent apparaître plusieurs années après la fin des traitements, » souligne le Dr Tourmous. « Par exemple, des enfants guéris de lymphome peuvent développer des problèmes cardiovasculaires graves à l’âge adulte. Il est donc crucial de suivre ces patients de près tout au long de leur vie. »

Conclusion

Les patients guéris de cancer sont à risque accru de développer des maladies cardiovasculaires. Une surveillance continue par des spécialistes et des généralistes est essentielle pour prévenir et gérer ces complications à long terme.

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