Au cœur de Grâce-Hollogne, Sonia Sibiet, une architecte et artiste peintre reconvertie en tatoueuse, offre un nouveau départ aux femmes ayant subi une mastectomie due au cancer du sein. Par ses talents, elle redonne vie à leur féminité à travers le tatouage reconstructif des aréoles et mamelons, transformant une période marquée par la maladie en un chapitre de renaissance.
L’inspiration de Sonia pour embrasser cette voie particulière du tatouage a germé suite à une conversation émouvante avec une amie d’enfance touchée par le cancer du sein. L’expression de son amie, référant à ses seins comme « mes masses », et son désir d’avoir un jour des tatouages lorsque sa situation financière le permettrait, ont profondément marqué Sonia. Elle a été touchée par l’idée que des considérations financières puissent empêcher des femmes de conclure ce chapitre douloureux de leur vie.
Formée gracieusement pendant trois ans par Marcelo Talamini, un tatoueur expérimenté originaire du Brésil, Sonia a acquis les compétences nécessaires pour exercer l’art délicat du tatouage mammaire. Sa première expérience de tatouage sur son amie s’est avérée être un moment d’émotion pure, symbolisant la fin d’une lutte acharnée contre la maladie et le début d’un processus d’acceptation et de réconciliation avec leur corps.
Les techniques de Sonia empruntent à l’illusion d’optique, intégrant ombres et lumières pour créer des aréoles et mamelons d’un réalisme saisissant, offrant ainsi une nouvelle dimension de naturalité et de beauté aux seins reconstruits. Elle s’efforce de personnaliser chaque tatouage pour qu’il soit en harmonie avec le sein naturel restant ou, dans le cas où les deux seins ont été affectés, elle propose à ses clientes un catalogue unique pour sélectionner le design de leur choix.
Pour assurer que ses services restent accessibles, Sonia pratique des tarifs significativement réduits comparés à la norme, parfois symboliques, reflétant sa conviction que la possibilité de refermer cette douloureuse parenthèse ne devrait pas être limitée par des contraintes financières.
Ce parcours, de la soirée insolite où elle a photographié la poitrine de ses amies pour créer un catalogue de tétons, aux témoignages de femmes retrouvant confiance et féminité devant le miroir, illustre le pouvoir transformateur de l’art et de la solidarité.
