L’Union européenne a décidé de bannir les arômes fumés artificiels de nombreux produits alimentaires populaires, tels que le jambon, les chips et certains fromages. Cette mesure vise à protéger la santé publique.
Une décision basée sur les conclusions de l’EFSA
L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a identifié des risques liés à huit substances couramment utilisées pour recréer artificiellement le goût fumé. Ces substances présentent des risques de génotoxicité.
Risques de cancer
Consommer ces arômes peut endommager l’ADN, provoquant des mutations génétiques. Ces mutations peuvent entraîner des cancers et d’autres maladies héréditaires. « Ces substances peuvent induire des cancers et des maladies transmissibles à la descendance, » explique Elsa Abdoun, experte en alimentation pour Que Choisir. Alfred Bernard, toxicologue à l’UCL, souligne que ces arômes peuvent favoriser le développement de cancers digestifs, comme le cancer colorectal et le cancer de l’estomac.
Le goût fumé et ses effets addictifs
Le goût fumé artificiel est apprécié pour sa capacité à rehausser la saveur des aliments à moindre coût, attirant particulièrement les consommateurs à budget limité, comme les étudiants. Cependant, il peut également créer une addiction. Alfred Bernard avertit que l’exposition précoce à ces arômes chez les enfants pourrait augmenter les risques pour leur santé à long terme.
Transition pour les industriels
Cette interdiction ne concerne que les arômes fumés artificiels et non les produits naturellement fumés, qui portent la mention « arômes naturels ». Les entreprises alimentaires ont cinq ans pour reformuler leurs produits, et seulement deux ans pour ceux utilisant ces arômes comme simple ajout de saveur. Ce changement représente un défi pour l’industrie agroalimentaire, qui devra adopter des méthodes plus sûres et naturelles pour remplacer les techniques de liquéfaction de fumée de bois utilisées depuis une décennie.
Implications pour l’EFSA
Cette interdiction soulève des questions sur le processus d’évaluation et de régulation des substances alimentaires par l’EFSA. Depuis 2009, les méthodologies d’évaluation ont évolué, et l’analyse des conséquences sur la fertilité et la descendance est devenue obligatoire en 2021. Cette révision tardive invite à se demander combien d’autres substances actuellement autorisées pourraient également présenter des risques sous-estimés.
Conclusion
La décision de l’Union européenne de bannir les arômes fumés artificiels est une étape importante pour la protection de la santé publique. Cette mesure pousse l’industrie agroalimentaire à adopter des pratiques plus naturelles et sécuritaires, tout en soulevant des questions cruciales sur la régulation des substances alimentaires.
