Faire du vélo pour lutter contre le cancer (du sein)

L’activité physique comme le vélo pourrait devenir un allié précieux dans la lutte contre le cancer du sein. Une étude finlandaise récente révèle qu’une simple séance de trente minutes de cyclisme stimule significativement la production de cellules immunitaires spécialisées dans la lutte contre les tumeurs. Ces résultats ouvrent des perspectives prometteuses pour l’intégration de l’exercice physique dans les approches complémentaires de traitement du cancer.

L’activité physique: un stimulant puissant pour le système immunitaire

Les bienfaits de l’activité physique régulière sur la santé générale sont bien établis depuis longtemps. Au-delà de ses effets positifs sur la condition cardiovasculaire, la force musculaire ou l’équilibre mental, l’exercice exerce également une influence remarquable sur notre système immunitaire.

« L’effort physique aigu est un puissant stimulant pour la mobilisation des cellules immunitaires », soulignent les experts dans ce domaine. Cette mobilisation concerne non seulement notre défense contre les infections quotidiennes, mais s’étend également à la lutte contre les cellules cancéreuses.

Une étude finlandaise confirme l’effet du vélo sur l’immunité anti-cancer

Des chercheurs de l’université de Turku, en Finlande, ont récemment apporté une contribution significative à ce domaine de recherche. Leur étude, publiée en juin 2024 dans la revue Frontiers in Immunology, démontre qu’une simple séance de vélo d’une demi-heure peut avoir un impact mesurable sur les défenses immunitaires des patientes atteintes d’un cancer du sein.

Cette découverte fait suite à des résultats similaires obtenus précédemment chez des patients souffrant de lymphome (cancer des ganglions lymphatiques), confirmant ainsi que ce phénomène n’est pas limité à un seul type de cancer.

Méthodologie et résultats: une augmentation significative des cellules anti-cancer

Pour cette étude, 19 patientes récemment diagnostiquées avec un cancer du sein, mais n’ayant pas encore commencé leur traitement, ont participé à une séance de vélo de 30 minutes. Des analyses sanguines ont été effectuées avant et après l’effort physique afin de mesurer précisément les variations dans leur profil immunitaire.

Les résultats sont éloquents: après la séance de vélo, les chercheuses et chercheurs ont observé une augmentation substantielle du nombre total de leucocytes (globules blancs) dans le sang des participantes. Plus remarquable encore, cette augmentation concernait particulièrement les types de leucocytes spécifiquement impliqués dans la lutte contre les cellules tumorales:

  • Les cellules NK (Natural Killer), véritables « tueuses naturelles » capables de reconnaître et détruire les cellules cancéreuses
  • Les lymphocytes CD8+, également connus sous le nom de lymphocytes T cytotoxiques, qui jouent un rôle crucial dans l’élimination des cellules anormales

Vers une meilleure compréhension des mécanismes biologiques

Si ces résultats sont prometteurs, les chercheurs restent prudents quant aux mécanismes exacts à l’œuvre. « Sur la base des connaissances actuelles, nous ne pouvons pas dire avec certitude où ces cellules vont après l’exercice », explique Koivula, l’un des auteurs principaux de l’étude.

Cependant, des recherches complémentaires menées sur des modèles animaux ont fourni des indices encourageants: « Des études sur des animaux ont montré que ces cellules combattant le cancer migrent vers la zone de la tumeur », ajoute le chercheur. Cette migration ciblée pourrait expliquer l’effet bénéfique observé.

Une approche prometteuse pour d’autres types de cancers

Les chercheurs estiment que cet effet stimulant de l’exercice physique sur les défenses immunitaires anti-cancer n’est probablement pas limité au cancer du sein. Le fait que des résultats similaires aient été observés pour le lymphome suggère un mécanisme plus général, potentiellement bénéfique contre diverses formes de cancer.

Cette hypothèse est cohérente avec de nombreuses études épidémiologiques montrant une association entre l’activité physique régulière et un risque réduit de développer différents types de cancers, ainsi qu’un meilleur pronostic chez les patients déjà diagnostiqués.

Implications pratiques: le vélo comme complément thérapeutique

Ces résultats renforcent l’idée que l’activité physique, en particulier le vélo qui est accessible à la plupart des personnes et relativement peu traumatisant pour les articulations, pourrait constituer un complément précieux aux traitements conventionnels du cancer.

Pour les patientes atteintes d’un cancer du sein, intégrer des séances régulières de vélo, même modérées, pourrait contribuer à renforcer leurs défenses naturelles contre la maladie. Il est important de souligner que cette approche est complémentaire et ne remplace en aucun cas les traitements médicaux standard comme la chirurgie, la chimiothérapie ou la radiothérapie.

La bonne nouvelle est que le vélo représente une activité accessible, peu coûteuse et pouvant être adaptée au niveau de forme physique de chacune. Des séances de 30 minutes, comme dans l’étude finlandaise, semblent suffisantes pour obtenir un effet bénéfique sur le système immunitaire.

Alors, comme le concluent avec enthousiasme les chercheurs: « À vos pédales! »

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